Frédéric Côté-Boudreau, bénévole de l’Association Végétarienne de Montréal, souhaite partager avec nous quelques idées pour ceux qui seraient intéressés par la transition vers le végétarisme.

Nouvelle version disponible ici, mise à jour en octobre 2013.–

« Je suis d’accord avec ce que tu dis mais je ne pourrais pas devenir végétarien ». Vraiment ? Il y a probablement autant de façons de devenir végétarien qu’il y a de végétariens. Tous ceux qui sont passés par là vous le diront, c’est beaucoup plus facile qu’il ne le parait, il s’agit de trouver la bonne méthode. Ça vous dit d’essayer ? Voici quelques approches qui pourront vous aider à diminer votre consommation de viande :

  1. Modèle « trois repas »
  2. Modèle « trois listes »
  3. Modèle « extérieur/intérieur »
  4. Modèle « une journée à la fois »
  5. Modèle « défi »

Le petit déjeuner du Cagibi

Si on peut trouver du tofu brouillé dans presque tous les restos newyorkais, les brunchs montréalais sont encore très, très dépendants du travail des poules pondeuses pour leur traditionnel petit déjeuner tardif du week-end. Mais heureusement, on trouve quelques marginaux pour mettre du tofu à la poêle. Et tant qu’à être marginal, pourquoi pas bruncher le mardi ou le jeudi ? C’est possible au Cagibi.

Les arguments incarnés de Jonathan Safran Foer.

 

Je viens de terminer le dernier livre de Jonathan Safran Foer Faut-il manger des animaux? (Éditions de l’Olivier). Élise, qui en a déjà parlé dans sa version originale (Eating Animals) m’a demandé d’en dire quelques mots pour saluer la traduction française. Si j’ai accepté avec enthousiasme, c’est parce que je crois qu’il est hautement recommandable. C’est vraiment le genre de livre que j’ai envie d’offrir à mes amis.

Ouverture de Viva Granola, la première boutique végétalienne à Montréal

La rumeur qui avait commencé à courir en décembre est devenue réalité : depuis hier, les Montréalais peuvent faire leurs emplettes chez Viva Granola, la première boutique végétalienne en ville.

C’est depuis les débuts de Viva Granola sur Internet en 2007 que Brigit et Greg souhaitaient avoir pignon sur rue : « Ça a toujours fait partie des plans, raconte Brigit. On attendait juste le bon moment. » La jeune compagnie avait besoin de locaux plus grands, les clients étaient de plus en plus nombreux à vouloir venir chercher leur commande sur place et voilà, le grand coup a été donné et Viva Granola s’est installée sur St-Laurent, quelques pas au sud de la rue Rachel.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

La controverse autour de l’interdiction du foie gras au Bal de neige d’Ottawa

Cabane à sucre du Pied de cochon. Source: 2capricieux.com

Il est peu fréquent que des questions touchant l’éthique et l’alimentation fassent les manchettes. C’est le cas depuis hier, alors que le « Bal de neige » d’Ottawa a annoncé que le chef Martin Picard serait remplacé par Michael Smith pour un souper au Musée canadien des civilisation. Picard a décidé de se retirer de l’événement après que le foie gras y eut été interdit. Des militants du Ottawa Animal Defence League (OADL) ont manifesté à la conférence de presse du Bal de neige et, par la suite, des commanditaires auraient demandé aux organisateurs de retirer le foie gras des menus proposés.

Une nouvelle année végé


Fridge Twenty-three: Yvan http://fridgelove.wordpress.com

Si la dernière semaine de décembre est celle des bilans, la blogosphère se nourrit de résolutions pour commencer l’année. Alors que Catherine Lefebvre encourage les beaux emballages en 2011, nombreux sont ceux qui, comme Marie-Claude Lortie, partagent leurs 10 résolutions alimentaires.  Parmi toutes les résolutions des blogueurs bouffe, c’est celle de Mariève Savaria qui m’a le plus intéressée : Mariève décidé d’être végan pour les trente prochains jours et de partager avec nous ses repas sans viande. Inspirant !

Réveillon d’omnivores consciencieux

Le soir de Noël, j’ai été invitée à souper chez ma grande amie Catherine qui m’a bien impressionnée par son repas d’omnivore consciencieuse. Je lui ai proposé de vous partager son expérience. Catherine est l’auteure du blog Le danseur ne pèse pas lourd dans la balance. – ÉD

christmas lightsJ’ai trente-cinq ans et la plupart de mes amis ont des enfants. Il est quasi-impossible de les voir pendant les Fêtes tant ils sont pris dans l’inéluctable tournée des grands-parents, cousins, matantes. L’an passé, j’ai décidé d’organiser une soirée pour orphelins de Noël et autres weirdos comme moi, sans enfants…

Coups de coeur 2010

Un blog sans son bilan de fin d’année, ce serait comme un souper sans le petit digestif pour la route. Je n’échappe donc pas à la tendance de l’heure et vous offre, en vrac, mes coups de coeurs de l’année. Servez-vous.

2010 a connu ses excès comme le Double Down de PFK et autres gros trucs gras comme les breuvages à base de viande. Mais ça a aussi été une année où on s’est posé beaucoup de questions. On n’aurait pas imaginé il y a dix ans que la résistance d’un Happy Meal de McDo aux moisissures aurait fait couler autant d’encre. L’année qui se termine a aussi fait la part belle à l’alimentation locale et des pêches durables. Acheter des fraises californiennes en plein été devient scandaleux et on condamne les restos qui servent des poissons de la liste rouge.

Pourquoi la dinde bio est-elle si chère ?

Cette semaine, la circulaire IGA propose des «jeunes dindons surgelés » à 1,19$ la livre pour le Butterball et à 0,99$ la livre pour le Exceldor assaisonné. C’est exactement le même prix que les tomates annoncées sur la même page. Pendant ce temps, les fermes St-Vincent à Saint-Cuthbert  vendent leur dinde biologique à 6,80$ la livre. Comment s’explique une si importante différence de prix ?

So Nice vous offre 5000$ pour rendre le monde meilleur

Si on vous offrait 5000$ pour rendre le monde meilleur, qu’en feriez-vous ? C’est ce que demande So Nice, le fabriquant de boissons de soya de Burnaby, en Colombie-Britannique. Jusqu’au 31 décembre, vous pouvez proposer votre idée de développement durable en moins de 300 mots sur la page Facebook du concours et aller voter pour vos idées préférées. Et en janvier, les dix idées qui auront eu le plus de votes de même que dix idées sélectionnées par So Nice seront évaluées par un jury, dont j’ai l’honneur de faire partie, avec Lindsay Coulter, Valerie Lugonja, Celine MacKay, Raul Pacheco et Kate Trgovac.

Les accommodements raisonnables dans les soupers de famille !


C’est toujours en tournant la dernière page du calendrier qu’on réalise que les fêtes de fin d’année approchent. Et soudainement, ma boîte se remplit de courriels d’organisation et je me surprend à rêver au jour où Google inventera une application qui optimise les horaires de tout le monde et fixe les dates de partys. Mais c’est le téléphone de ma mère qui m’a rappelé qu’il y avait dilemme plus grave que les deux soupers le même soir, à savoir la complexité des repas de famille pour quiconque a décidé de faire un peu attention au contenu de son assiette : «es-tu encore végétarienne ? » Oui… « tu vas pouvoir manger de la viande pour une fois ? ». Euh… « du poisson ? » Euh…

Un nouveau rapport évalue l’impact de l’alimentation sur le réchauffement climatique

Les Anglais devraient-ils devenir végétariens pour sauver la planète ? Oui, si on en croit les conclusions d’un rapport commandé par l’Agence des normes alimentaires britanniques (Food Standard Agency) publié il y a quelques jours. Selon l’étude, qui constitue une volumineuse synthèse de la littérature sur le sujet, les Anglais devraient changer de façon radicale ce qu’ils mangent et la façon dont ils cuisinent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Piccata de seitan sur bette à carde et chou braisé avec risotto de shitake et légumes grillés à l’érable

Les paniers bio que je reçois de ma ferme sont plus abondants que jamais  et alors que celui de la semaine dernière était à peine entamé, c’est une nouvelle cargaison de chou, de carottes, de pommes de terre et de plein d’autres légumes que j’ai reçue jeudi dernier. La porte du frigo a du mal à fermer. J’ai donc décidé de récidiver avec un autre défi inspiré par Les Chefs, un repas « un peu gastronomique » pour trois personnes sans faire de courses réalisable en deux heures.

Les cours de cuisine végé à Montréal

Lu récemment sur Twitter : « pour faire de la télé, c’est pas le conservatoire qu’il faut faire, c’est l’ITHQ. » L’explosion du nombre d’émissions de télévision consacrées à la cuisine a élevé nombre de jeunes chefs au statut de vedette. Elle a aussi contribué à rendre sexy le métier de cuisiner et à donner envie à plusieurs de se mettre aux chaudrons. Le collège La Salle accueillait 20 nouveaux étudiants dans son programme de cuisine à l’automne 2007; ces jours-ci, ils sont plus de 60 à enfiler un tablier blanc. Sans aspirer à joindre la brigade de Normand Laprise, on peut nous aussi avoir envie d’affiner ses techniques de cuisine pour ensuite impressionner ses invités ou simplement mieux manger. Cet automne, c’est une cinquantaine de cours de cuisine différents qu’on peut suivre à Montréal.

How to Cook Everything Vegetarian de Mark Bittman

Les grands lecteurs et les acheteurs compulsifs le savent, Amazon et Indigo offrent la livraison gratuite pour tout achat de 39$. Truc marketing de base, on te fait acheter un deuxième livre alors que tu n’en avais besoin que d’un seul. Et je suis une fois encore tombée dans le panneau. J’achetais The Coming Famine et séduite par les recommandations d’Amazon et un irrésistible rabais de 37%, j’ai aussi commandé How to Cook Vegetarian de Mark Bittman. Un besoin, deux clics et me voilà avec un nouveau livre de recettes.

Le restaurant Bouddha d’cuisine à Laval

J’avais bien vérifié l’itinéraire sur Google Maps : la 15, puis la 440 vers l’Ouest. Rien de bien compliqué, mais un peu plus dépaysant que de prendre un Bixi pour aller déjeuner dans le Mile End. Chaque fois que je sors de l’ïle, j’ai un peu honte de me sentir étrangère à quelques kilomètres de chez moi, mais j’ai aussi un vrai plaisir à jouer sur les différences entre l’Île et sa couronne, pour appartenir à un clan, se sentir réconfortée dans ses choix de vie. Au premier ralentissement sur l’autoroute des Laurentides, on ne peut s’empêcher de lancer le très cliché « en tous cas, moi, je ne ferais pas ça tous les jours… 20 minutes de Montréal ? Ouain, le lundi à 2 heures du matin… »

Les films de bouffe

Le cinéma est aussi un moyen privilégié pour explorer les enjeux liés à l’alimentation. Les documentaires sur la nourriture se multiplient depuis quelques années et jouent un rôle central dans la sensibilisation du grand public sur les conséquences de nos choix alimentaires. Avec Alexandre Gagnon de l’Association végétarienne de Montréal et véritable vidéothèque vivante, je vous propose un top 10 de nos documentaires préférés.

Guide de la salade repas

L’été ne fait que commencer et nombreuses encore seront les journées où notre corps va nous implorer de le nourrir d’aliments frais et crus. Il est simple et facile de se régaler tout en allant chercher tous les nutriments essentiels en faisant de la salade un repas principal coloré, plein de saveurs et énergisant.

S’il y a un plat qu’il est impossible de rater et pour lequel on devrait utiliser nos restes et se laisser inspirer par les arrivages du marché sans trop se prendre la tête, c’est bien une salade. Il s’agit simplement de connaître quelques principes de base pour en faire un plat équilibré et surtout, garnir le tout d’une bonne vinaigrette. Parce que comme le dit cette mauvaise traduction du nom d’un excellent film, le secret est dans la sauce.

Qu’est-ce qu’on peut mettre dans son saladier ?

Les sablés aux fraises végans de Jae Steele

J’ai déjà parlé de mes souvenirs d’enfance liés aux fraises. Au-delà de la cueillette, je me souviens qu’une fois par année, mes parents m’amenaient chez St-Hubert expressément pour que je puisse manger le shortcake aux fraises. C’était la grande sortie. J’avais droit à l’apéro pour enfants (du 7up avec de la grenadine, bonjour le sucre), à quelques morceaux de poulet avec des frites et surtout, au dessert que j’attendais toute l’année. Du gâteau, des fraises, de la crème. J’avais conservé l’impression que le shortcake aux fraises était une spécialité de St-Hubert et qu’on devait se taper le poulet pour pouvoir en manger jusqu’à ce que je tombe sur la recette de Jae Steele, publiée dans son nouveau livre, Ripe from around here. De vrais sablés entre lesquels on trouve une onctueuse crème de cachous et des tonnes de fraises. Et pour faire un peu fancy, j’y ai ajouté un étage de compote de rhubarbe. Un super dessert prêt en quelques minutes qui nous ramène aux étés de notre enfance à la première bouchée.

Est-il éthiquement acceptable de manger certains animaux marins ?

Hier soir, j’étais invitée  dans un restaurant portugais pour l’anniversaire d’une amie. Spécialités : grillades et fruits de mer. On est loin du paradis du végétarien. C’est alors que je me suis rappelé un article paru dans Slate en avril dernier qui allait  peut-être sauver mon souper et ma moralité : « Manger des huitres ne fait pas de mal (même aux huitres)« . Au même moment, je me suis souvenu d’un autre article, celui-là sur les moules, qui les présentait comme l’aliment de demain, parce que nourrissant, peu polluant, facile à cultiver et résistant aux maladies. Existerait-il des animaux marins dont la pêche n’a pas d’impact écologique, qui ne souffrent pas et qui seraient bons pour la santé ? Bref, pouvais-je consommer sans remords autre chose que du pain imbibé d’huile portugaise ?

Burger portobello avec aïoli, fenouil caramélisé et crème de noix de pécan

Ce soir, c’était la troisième fois en à peu près autant de semaines que je faisais cette recette d’Eric Tucker, chef du réputé restaurant Millenium de San Francisco. Le burger de portobello  est  un des plats les plus populaires au Encuentro, le  nouveau café de Tucker, à Oakland et pour cause: ce burger offre un assemblage unique de saveurs à la fois franches et complexes : fenouil et oignons caramélisés, « fromage » de noix de pécan, aïoli aux câpres, portobello grillé. L’exemplaire du San Franciso Chronicles dans lequel je l’ai dénichée est maintenant tout taché de gras. Je n’ai plus le choix, il faut que je la recopie pour pouvoir continuer à en profiter !

Le conséquentialisme et la souffrance inutile

Après l’éthique de la vertu et la cruauté, puis le déontologisme et le droit des animaux, je conclus cette série sur l’éthique animale avec le conséquentialisme. Des trois théories morales de bases, c’est sans doute celle-ci qui correspond le plus à l’esprit de ce blog.

Le chien de Malebranche et les couilles de Descartes

On raconte que, battant son chien, le philosophe Nicolas Malebranche aurait affirmé : « Ça crie mais ça ne sent pas ». Autrement dit, inutile de s’apitoyer : le chien ne souffrait pas. Mais quelle mouche avait donc piqué notre philosophe? Malebranche n’est peut-être pas un philosophe très connu (c’est un métaphysicien et théologien français du 17e siècle), mais il n’est évidemment pas connu pour avoir été particulièrement cruel – ou particulièrement con. Alors pourquoi cette affirmation incongrue?

La revue de l’année en nutrition du Dr Michael Greger

Si on cherche « what to eat » sur Google, on aura 184 000 000 résultats. Des centaines de livres nous disent quoi manger et l’année dernière, 5000 études relatives à la nutrition ont été publiées à travers le monde. On a d’ailleurs l’impression qu’elles se contredisent toutes. Comment s’y retrouver ? Il est difficile de croire que quelqu’un puisse lire toutes ces études, les analyser et surtout, les comparer pour se faire une idée claire de ce qu’il faut manger et ce qu’il faut éviter. Pour notre plus grand plaisir et surtout, notre santé, cette personne existe. C’est le Dr Michael Greger, un brillant boulimique de l’information doublé d’un vulgarisateur hors pair. Le Dr Greger propose à chaque année un DVD, « Latest in Clinical Nutrition » qui synthétise les découvertes des derniers mois. Il est aussi invité comme conférencier aux quatre coins de l’Amérique. Grâce à l’Association végétarienne de Montréal, le Dr Greger était à Montréal hier.

Une visite culinaire et éthique

L’été dernier, les étudiants de première année en Lettres et Sciences de l’Université de Californie à Berkeley ont tous reçu une copie du livre The Omnivore Dilemma de Michael Pollan. Dans le cadre du programme On the same page, les étudiants étaient invités à assister à des séminaires et à discuter de la question fondamentale posée dans le best seller : que faut-il manger?

Pour Pollan la réponse devrait être « Eat Food. Not too much. Mostly plants ». Au cours des derniers jours, j’ai pu parcourir les épiceries, cafés, restaurants et marchés de San Francisco et si je devais résumer mes impressions en une phrase, je dirais que tout le monde ici a l’air d’avoir lu Pollan. San Francisco, c’est un peu le paradis du flexitarien consciencieux. À San Francisco, les questions relatives à l’environnement et au réchauffement climatique font partie du discours politique depuis plusieurs années et les Californiens sont depuis longtemps obsédés par leur santé. C’est pour ces raisons qu’on cherche plus que jamais à se nourrir de produits locaux et bios (en allant jusqu’à les cultiver soi-même; San Francisco est une capitale de l’agriculture urbaine). C’est aussi essentiellement pour des raisons environnementales et de santé que les plats végés sont intégrés à la vie quotidienne.

Un buffet végétalien pour non-croyants

La proposition était séduisante. Il allait s’occuper de tous mes petits problèmes et caprices de WordPress et en échange, je préparais un repas pour le premier anniversaire de son neveu. Je pouvais cuisiner ce que je voulais. « Ok, mais je ne suis pas certaine que je pourrais cuisiner de la viande. Ça va être végan. Ça ne dérange pas ? » Je pouvais faire ce que je voulais (en revanche, ma liste de requêtes pour mon blog lui laisse beaucoup moins de latitude). Cuisiner contre du CSS, on aime.

Visite au restaurant Toqué de Montréal

Si je comptais sur les doigts d’une main mes meilleurs repas à vie, mes trois repas au Toqué y figureraient. Et si je devais compter sur les doigts de l’autre main mes rencontres marquantes, j’aurais bien envie de réserver un doigt pour Normand Laprise, son chef propriétaire. Toqué figure parmi les restaurants les plus étoilés du guide des restos Voir et demeure le seul établissement montréalais membre du regroupement Relais et Châteaux. Toqué, c’est une classe à part, l’icône de la gastronomie montréalaise. Toqué est probablement aussi le restaurant le plus éthique à Montréal : on y sert que des produits de première qualité, en très grande partie locaux et de saison, sélectionnés avec soin et apprêtés avec grand respect, voire avec amour. Les légumes occupent une place importante dans l’assiette de Toqué, les « restes » sont offerts à des soupes populaires et les végés y sont accueillis en rois. Récit d’une riche rencontre,  pour la panse et la pensée.

Faire la foire sans manger de viande !

Je travaille au centre-ville, le paradis de la foire alimentaire dans des sous-sols déprimants.  De toutes ces chaînes, Thai Express semble la plus populaire. Autour de midi, chaque Thai Express prend des allures de Silom Road avec des dizaines de travailleurs qui s’agglutinent autour des comptoirs de commandes à emporter. Reste que Thai Express est aussi un resto plutôt sympa pour les végétariens.

Avec les bars à salade et à sandwiches comme Cultures et Veggirama, Thai Express est un des fast food les plus veggie friendly. On y a toujours offert des nouilles aux légumes, mais depuis quelques mois, on a compris que les végétariens aussi avaient besoin de protéines et le Pad Thai est maintenant offert avec du tofu. Mieux, on a clairement identifié les plats végétariens d’un gros V vert : pad sew, pad thai, riz frit, sauté. Plus besoin de s’astreindre à l’exercice d’élimination. Ne manquait plus qu’on distingue les plats végétariens des plats végétaliens (sans produits d’origine animale). Et lorsque j’ai commandé mon pad thai hier midi, le gentil caissier m’a demandé: « Avec ou sans oeuf ? » Grand sourire pour moins de 8$.

Critique du Grand livre de la cuisine végétarienne

Le grand livre de la cuisine végétarienne vient tout juste d’être publié conjointement par l’ITHQ et Les Éditions de l’Homme. Il s’agit d’un des premiers livres de cuisine végé à paraître au Québec. À voir la pile au Renaud-Bray, on s’attend à ce que ce soit un succès. Ce ne serait pas surprenant compte tenu de l’engouement récent autour de la question, après le véganisme de Georges Laraque et l’arrivée des lundis sans viande. Le grand livre de la cuisine végétarienne est-il la bible qu’on attendait en français?

Deux profs de l’ITHQ signent cet ouvrage, Igor Brotto et Olivier Guiriec. En quatrième de couverture, on présente Le grand livre comme « le livre de référence tant attendu par les végétariens assidus ou à temps partiel et tous ceux qui cherchent à varier leur alimentation. » Les auteurs ne sont pas végétariens mais sont conscients que notre alimentation doit se transformer, tant pour notre santé que pour l’environnement. Dans La Presse, Brotto disait : «En tant que chefs et formateurs, nous avons la responsabilité de trouver une philosophie responsable de tous les points de vue, tant éthiquement qu’écologiquement, afin de ne pas nourrir nos clients de n’importe quelle façon.».

Manger éthique dans les restos montréalais

Les végétariens et végétaliens sont-ils vraiment confinés à aller manger au Commensal s’ils veulent un verre de vin pendant le repas ? Et qu’en est-il des  « omnivores » qui préfèrent une viande bio, un poisson qui ne serait pas menacé et des légumes locaux et de saison ? Est-il possible de transposer les principes de bonne alimentation dont tout le monde parle dans les restaurants montréalais ? On critique le décor, le service et le goût des plats servis, mais que faut-ils penser du choix même des aliments  ?

Curieusement, les différents guides de restos montréalais ne répondent pas vraiment à cette question que je me pose pourtant à chaque fois que j’ai envie d’un bon repas. J’ai donc écrit à la majorité des restaurants quatre et cinq étoiles du guide Voir pour leur demander si on pouvait, chez eux, manger végé ou végan, et ce qu’on savait des aliments servis. J’ai aussi posé la question sur Facebook et j’ai reçu des recommandations. Des « trois étoiles » sont venus se mélanger à ma liste initiale. J’ai mis de côté tous les restos officiellement végétariens, j’y reviendrai peut-être un jour. En attendant, happycow est là. Évidemment, ma démarche n’a rien de journalistique ou de scientifique. J’ai peut-être oublié quelques bonnes tables au passage et omis quelques détails, mais je me suis bien amusée. Et je compte sur vous pour compléter.

Ce midi, je recevais une douzaine d’amis pour partager avec moi mon brunch d’anniversaire. L’occasion était parfaite pour tester quelques recettes de Vegan Brunch de Isa Chandra Moskowitz, la Julia Child végan, auteur du célèbre Veganomicon. Émilie m’a prêté ce livre il y a un bon moment et je ne suis toujours pas capable de le lui rendre. J’ai littéralement envie de tout essayer, des omelettes au tofu aux crêpes en passant par les muffins, les pains, les sauces et les smoothies.

J’ai préparé les muffins au citron-pavot qui ont été un vrai succès. J’ai suivi la recette à la lettre mais elle serait sans doute encore meilleure si on utilisait de la farine d’épeautre au lieu de la farine blanche et du nectar d’agave plutôt que le sucre raffiné. J’ai aussi fait du tofu brouillé accompagné de pommes de terres grillées de « bacon » de tempeh (la recette est similaire à celle-ci). Quelques ovivores(!) ont trouvé le tofu brouillé un peu caoutchouteux, mais les consommateurs de caoutchouc et les autres invités ont bien aimé. Le bacon de tempeh en a surpris quelques uns, mais on en a aussi redemandé. Pour les habitués des brunchs végans, ça ressemblait beaucoup ce qu’on nous sert Aux Vivres. Ensuite, Martin (qui s’est aussi tapé toute la vaisselle – c’est mon anniversaire après tout), nous a fait des gaufres Chelsea à l’ancienne . Elles sont délicieuses lorsqu’elles viennent d’être cuites, mais deviennent rapidement assez dures. Ianik a proposé qu’on les recycle en crampons pour les bottes d’hiver. Heureusement, une divine crème de cachous à l’érable les accompagnait et parvenait à les ramollir (un peu).

Un panier végan qui tient dans un sac Cocotte.

Depuis presque un an, mon ami Alex suit les lundis sans viande. Bien qu’il soit touché par l’éthique animale, c’est surtout pour une question d’efficience qu’il a décidé de réduire sa consommation de viande. « L’argument économique en faveur du végétarisme est celui qui me touche le plus. Hubert Reeves le brandit régulièrement: si tous les habitants de la Terre suivaient la diète occidentale, y en a une méchante gang de plus qui mourraient de faim. » Récemment, Alex me disait qu’il avait décidé de ne plus manger de viande à la maison. « Ça solidifie la position la viande comme un événement spécial et ça permet de ne pas être le végétarien fatiguant dans les soupers d’amis ».

La position d’Alex est très proche de celle de Mark Bittman du New York Times dont j’ai parlé ici, dans un billet sur les flexitariens. Bittman a d’abord modifié ses habitudes alimentaires pour des raisons environnementales; c’est d’ailleurs une des principales idées qu’il défend dans son best seller Food Matters et qu’il expose dans la conférence qu’il a présentée à TED. Son véganisme à temps partiel a aussi été bénéfique pour sa santé. Il a perdu 35 livres, son taux de cholestérol a diminué de façon importante et surtout, il se sent en meilleure forme. Il ne s’empêche pas pour autant de mordre dans une entrecôte à l’occasion.

Collaboration spéciale d’un lecteur qui souhaite poursuivre les réflexions sur l’éthique de l’alimentation.
Dans cet article, je suggère que manger de façon éthique implique non seulement l’éthique animale et environnementale, mais aussi la lutte contre la famine.

Manger et liberté

Même si je te propose des arguments santé béton, tu as le droit de manger de la malbouffe ou des aliments transformés – personne ne peut t’en empêcher. Même si je te prépare un succulent repas santé et gastronomique, il se peut qu’il ne te plaise pas au goût. Autrement dit, ta santé ne concerne a priori que toi, et puis les goûts, ça ne se discute pas. Je peux bien sûr t’expliquer que c’est dans ton intérêt de bien manger (si tu veux vivre plus longtemps et moins malade), demeure que tu as toujours le choix de ce que tu mets dans ta bouche.

Fish and chips sans fish et sans chips.

On a du mal à s’imaginer une gang de gars allant souper Aux Vivres après leur game de hockey. La cuisine végétarienne a tendance à être une affaire de filles – pour chaque végétarien, il y aurait deux végétariennes. Reste que plusieurs gars, sans être complètement végétariens, décident de réduire leur consommation de viande et de produits d’origine animale. En attendant que la Cage aux sports offre des végéburgers et à quelques semaines des séries de la Coupe Stanley, j’ai essayé de voir ce que pouvait être de la bouffe de gars végétalienne.

Mon meilleur souvenir de bouffe de gars, c’est à Londres, avec Michel. Un samedi après-midi, on est dans un pub qui a des apparences de wagon de métro à l’heure de pointe. On assiste à un match de foot (ne me demandez pas qui jouait!). Évidemment, on commande un fish and chips. Mon premier – et dernier – à vie. Un plat qui n’a en apparence rien pour me plaire – un poisson sans nom entouré de panure, puis fruit, et accompagné de frites pour faire équilibré. J’avais pourtant adoré, et quelques années plus tard, j’en garde toujours un souvenir assez heureux.

Pour ma première tentative de bouffe de gars végan, j’ai essayé de reproduire le fish and chips londonien. Sans poisson et sans friture.

Les origines des règles de bonne conduite à table

Les règles nous disent comment nous comporter. Ce qui est permis, ce qui est interdit. Dès l’invention de l’imprimerie, on a commencé à publier des manuels de savoir-vivre. Dans ces manuels dictant les normes à suivre en société, les règles de bonne conduite à table occupaient une place prépondérante. Nombre de ces règles encadrent toujours nos repas, d’autres sont apparues au fil des siècles pour constituer ce qu’on appelle maintenant l’étiquette. D’où viennent-elles ? Pourquoi les avons-nous ? Comment se sont-elles imposées à nous ?