Réveillon d’omnivores consciencieux
Le soir de Noël, j’ai été invitée à souper chez ma grande amie Catherine qui m’a bien impressionnée par son repas d’omnivore consciencieuse. Je lui ai proposé de vous partager son expérience. Catherine est l’auteure du blog Le danseur ne pèse pas lourd dans la balance. – ÉD
J’ai trente-cinq ans et la plupart de mes amis ont des enfants. Il est quasi-impossible de les voir pendant les Fêtes tant ils sont pris dans l’inéluctable tournée des grands-parents, cousins, matantes. L’an passé, j’ai décidé d’organiser une soirée pour orphelins de Noël et autres weirdos comme moi, sans enfants…
Cette situation me permet de rassembler des amis de divers horizons, qui ne se connaissent pas toujours et… qui ne partagent pas les mêmes valeurs alimentaires! Depuis que j’ai rencontré Élise, j’ai diversifié mon alimentation, sensiblement diminué ma consommation de viande, mais j’aime toujours autant l’agneau au romarin, le poulet au beurre et les merguez sur le BBQ. Mon copain est végétarien depuis 20 ans, mais se permet du poisson à l’occasion. Du côté des invités : une végétalienne (Élise) et cinq carnivores ouverts d’esprit.
J’ai rapidement laissé tomber l’idée d’un plat commun. Je n’aime pas beaucoup le poisson et ma poissonnerie n’est pas très au fait des listes de rouges de SeaChoice, malheureusement. Je n’avais pas envie de me mettre à magasiner une poissonnerie avant de magasiner la bouffe. Noël, c’est déjà assez stressant comme ça. J’ai pensé aussi aux coquillages dépourvus de système nerveux, puisque que ça convient aux végétaliens comme Élise qui ne mangent pas d’animaux par conscience éthique, mais aucun plat ne me venait en tête sans que je fasse d’extensives recherches préalables. Et Noël, c’est déjà assez stressant comme ça. J’ai donc décidé de faire deux menus. J’ai arrêté mon choix sur un plat de légumes marocains avec couscous à la menthe (Bowl Food: Comfort Food for People on the Move) pour Élise et mon copain. Pour les autres, un demi gigot d’agneau en papillote, cuit avec ail et romarin, accompagné de légumes d’hiver au four. Sans m’en rendre compte sur le coup, j’avais décidé de faire deux plats qui pouvaient fort bien se marier dans l’éventualité où les convives en auraient envie.
Pour les entrées, j’ai privilégié le concept « antipasti », qui permet de piger dans les plats à sa guise, à sa faim et selon ses préférences. J’ai fabriqué deux entrées vegan et deux autres pas vegan pantoute. D’abord des champignons grillés, farcis de pesto (coriandre, ciboulette, noix de Grenoble et de cajou, huile d’olive et levure alimentaire). Ensuite, des asperges enrobées d’huile et de citron, salées et poivrées, passées sous le grill, enveloppées à deux ou à trois par une mince bande de pâte filo et recouvertes d’une sauce aux poivrons rouges. Ces deux créations végétaliennes s’accompagnaient de biscuits apéritifs au cheddar et d’une mousse de saumon fumé (malgré l’article troublant d’Élise sur le saumon… mais bon, 200g pour 7 personnes!) servie sur pitas grillés et feuilles d’endives.
J’ai la chance d’avoir des invités bien élevés qui m’ont presque tous proposé d’apporter quelque chose. J’ai dit oui pour les desserts et non au foie gras, parce que c’était quand même faire trop d’affront à l’éthique animale, même si notre amie qui pense avant d’ouvrir la bouche n’est pas sectaire ni extrémiste. Johanna a apporté la bûche chocolat-framboise faite avec œufs et beurre, alors qu’Élise avait déposé quelques heures plus tôt sur le pas de ma porte (alors que je dormais encore), des petits pots panacotta-ananas-gingembre-animal-free.
J’ai évité le pain et les fromages-qui-tuent à la fin du repas, pour les remplacer par des raisins glacés et une salade nappée de sauce du dragon, ma vinaigrette préférée.
Vite de même, j’ai l’air d’une fan finie de Josée Di Stasio, mais c’est plutôt rare que j’aie recours à ses livres ou son site dans la vie de tous les jours. Ma bible de cuisine, c’est vraiment Bowl Food: Comfort Food for People on the Move, un livre génial qui présente des dizaines de recettes à servir dans des bols. Si vous en trouvez un exemplaire, je vous recommande les légumes marocains, le poulet au beurre, la sauce crémeuse aux épinards pour les pâtes et le Yellow fish curry.
Bonne année 2011, bons appétits et longue vie à Penser avant d’ouvrir la bouche!