Si j’ai découvert l’éthique animale, c’est un peu la faute de Martin Gibert. On était en 2009 et il enseignait l’introduction à l’éthique à l’Université de Montréal. J’avais reçu sa commande de livres au bureau, commande dans laquelle se trouvait l’Éthique animale de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer. J’attendais un ami dans un café, j’ai commencé à feuilleter le bouquin… et on connait la suite. C’est aujourd’hui à son tour de publier sur la question. Martin vient tout juste de faire paraitre Voir son steak comme un animal mort: véganisme et psychologie morale chez Lux et je me suis permis de lui poser quelques questions.

« Si la position du Food Movement sur la question des animaux élevés dans les fermes industrielles est claire, elle devient plus nébuleuse lorsqu’on l’applique aux élevages non industriels, c’est-à-dire à petite échelle et sans cruauté. C’est là que la contradiction des omnivores est mise en évidence. »

Renan Larue est agrégé et docteur en lettres modernes. Récipiendaire de la bourse Banting, il est chercheur postdoctoral à l’université de Montréal où il enseigne la littérature française. Il est l’auteur du Végétarisme des Lumières (Garnier, à paraître) et d’une anthologie intitulée Les pensées végétariennes de Voltaire (Fayard/Mille et une nuits, 2014). Il vient de faire paraitre Le végétarisme et ses ennemis aux Presses universitaires de France et a généreusement accepté de nous accorder une entrevue.

par Marie-Noël Gingras-Perron 

Chaque jour de la semaine et ce, jusqu’au 5 octobre, 30 camions nous attendent aux quatre coins de la ville pour nous faire découvrir leur cuisine de rue.

Je me suis intéressé aux options végétaliennes que ces food trucks proposent… s’ils en proposent ! Voici un petit compte rendu de mes découvertes.

par Isabelle Gélinas

Dès que j’ai aperçu le livre Courez mieux courez végé, j’ai voulu me le procurer. Adepte de la course à pied, je courais encore l’an dernier, mais une vilaine blessure m’a clouée au plancher pendant plus de six mois, et j’ai de la difficulté à m’y remettre sérieusement. Coïncidence, je suis devenue végétalienne quelques mois après ma blessure. Allier course et végétalisme dans un seul ouvrage m’est immédiatement apparu comme une bonne idée.

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’alimentation, nombreux sont ceux qui m’ont parlé de Renée Frappier : « il faut que tu lises ses livres », « il faut que tu la rencontres ». Ils avaient bien raison : Renée Frappier est en quelque sorte la fée marraine de la saine alimentation au Québec.
Comme l’explique Mariève dans son billet retraçant sa vie, Renée Frappier s’intéresse à l’alimentation biologique et au végétarisme depuis près de 40 ans. De professeure de chimie elle est devenue professeure d’alimentation végétarienne et auteure, puis cofondatrice de l’Association manger santé. Elle est maintenant à la tête de l’Expo manger santé qui fête sa 15e édition. Toute une vie à éduquer. J’ai discuté avec elle des défis auxquels on fait face quand on essaie de changer le monde « une personne à la fois ».

Revue de presse

On commence l’année avec une nouvelle fournée d’amuse bouche, sorte de revue de presse des dernières semaines sur les questions touchant l’éthique et l’alimentation. On commence avec la théorie ce matin et lorsque vous aurez bien digéré, je vous envoie la pratique et le reste !

La théorie

Consommation et végétarisme

Le prix des aliments atteint de nouveaux sommets mais les canadiens ne consacrent que 9% de leur revenu à la nourriture. Parmi la plus faible part des pays développés.

Réveillon d’omnivores consciencieux

Le soir de Noël, j’ai été invitée à souper chez ma grande amie Catherine qui m’a bien impressionnée par son repas d’omnivore consciencieuse. Je lui ai proposé de vous partager son expérience. Catherine est l’auteure du blog Le danseur ne pèse pas lourd dans la balance. – ÉD

christmas lightsJ’ai trente-cinq ans et la plupart de mes amis ont des enfants. Il est quasi-impossible de les voir pendant les Fêtes tant ils sont pris dans l’inéluctable tournée des grands-parents, cousins, matantes. L’an passé, j’ai décidé d’organiser une soirée pour orphelins de Noël et autres weirdos comme moi, sans enfants…

Revue de presse

L’heure est venue de sortir une nouvelle fournée d’amuse bouche, ce condensé de l’actualité et de mes découvertes des dernières semaines, déjà publiés sur Facebook et Twitter. D’abord la théorie. La pratique et le reste suivront.

Le réchauffement climatique continue de faire beaucoup parler (à défaut d’agir). On trouve aussi beaucoup de publications sur la crise alimentaire et la faim dans le monde.

Entrevue avec Emmanuelle Grundmann

La population augmente, les forêts sont détruites, des espèces disparaissent, l’érosion de la diversité génétique s’accélère.

Pour la primatologue française Emmanuelle Grundmann en entrevue dans Le Devoir ce matin, l’homme pourrait à son tour disparaître d’ici 2100 s’il ne remet pas profondément en question sa suprématie au centre de la nature. L’annonce est provocatrice, mais a le mérite de nous rappeler l’urgence d’agir. L’auteure remarque que « l’érosion de la biodiversité est perceptible dans les campagnes, loin des villes, dans les pays du tiers monde, loin de nous, ou dans les océans, en dessous du niveau de la mer » alors que l’homme continue de se sentir au-dessus de la nature et perd le sens de la complexité de l’écosystème dont il dépend pour survivre. Pour nos sociétés en rupture avec la nature, les atteintes à la biodiversité sont effectivement présentées comme des anecdotes et rien ne nous pousse à aller plus loin.

Un nouveau rapport évalue l’impact de l’alimentation sur le réchauffement climatique

Les Anglais devraient-ils devenir végétariens pour sauver la planète ? Oui, si on en croit les conclusions d’un rapport commandé par l’Agence des normes alimentaires britanniques (Food Standard Agency) publié il y a quelques jours. Selon l’étude, qui constitue une volumineuse synthèse de la littérature sur le sujet, les Anglais devraient changer de façon radicale ce qu’ils mangent et la façon dont ils cuisinent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

How to Cook Everything Vegetarian de Mark Bittman

Les grands lecteurs et les acheteurs compulsifs le savent, Amazon et Indigo offrent la livraison gratuite pour tout achat de 39$. Truc marketing de base, on te fait acheter un deuxième livre alors que tu n’en avais besoin que d’un seul. Et je suis une fois encore tombée dans le panneau. J’achetais The Coming Famine et séduite par les recommandations d’Amazon et un irrésistible rabais de 37%, j’ai aussi commandé How to Cook Vegetarian de Mark Bittman. Un besoin, deux clics et me voilà avec un nouveau livre de recettes.

Revue de presse

Si vous trouvez que ça goûte un peu le réchauffé,  vous avez raison. Les amuses bouche sont un condensé des nouvelles que j’ai publiées sur Twitter et Facebook au cours des derniers jours. Cette semaine, la moule serait peut-être l’aliment de demain, l’horreur des animaux qui meurent avant d’arriver à l’abattoir, les BBQ végés et les tatouages des chefs new yorkais.

Revue de presse

Cette semaine : les préférences sexuelles de Nicolas Cage, les problèmes liées à l’huile de palme, des recettes de rhubarbe et beaucoup d’autres !

La théorie

Les poissons, plus intelligents qu’on ne le croit.

Un projet de charte de qualité pour l’industrie agroalimentaire québécoise (avec adhésion volontaire)

Une nouvelle étude le confirme. Les aliments bio n’ont pas plus de valeur nutritive (mais ont plein d’autres qualités. La « tracabilité » des aliments biologiques est souvent plus faciles et surtout, le bio protège l’environnement et nous protège contre les insecticides/pesticides. De bonnes raisons de continuer à manger bio.)

Peut-on envisager une diète sans viande pour les chiens et chats ? Peut-être.

Revue de presse

Les articles qui sont tombés dans mes filets cette semaine :

La théorie

Les océans vidés d’ici 50 ans. C’est ce qui va arriver si rien n’est fait selon Pavan Sukhdev, directeur de l’Initiative pour une économie verte du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). Pavan Sukhdev donnait aussi récemment une entrevue au Devoir où il expliquait que le PIB est une menace pour la diversité. (L’article est disponible sur abonnement.)

Les questions éthiques liées à la production et à la consommation du lait de vache vs le lait de soya.

Revue de presse

Encore une fois, la récolte de la semaine a été bonne.

La théorie

Penser avant d’ouvrir la gueule (!) un livre sur la nourriture pour animaux domestique vient d’être publié par la nutritionniste américaine Marion Nestlé.

Un compte-rendu (en anglais) du livre  Pourquoi nous aimons les chiens, mangeons des cochons et portons de la vache de Melanie Joy dont je parlais la semaine dernière .

Intéressant de se rappeler qu’au Québec, 40% des coûts de la production de l’agneau est subventionné par la financière agricole (budget de 630 millions par année). La financière subventionne aussi la production de porc, de veau… Dans un article du Devoir sur les réformes nécessaires dans l’industrie agricole.

Revue de presse

J’ai pris l’habitude de poster sur Facebook et Twitter les articles que je trouve intéressants au fil de mes lecture. Pour ceux qui n’auraient pas encore goûté à tout ou qui n’auraient pas eu le temps de les attraper avant qu’ils ne se retrouve au fond du frigo, voici quelques liens que j’ai postés sur  au cours des derniers jours. Si vous aimez, j’en referai.

La théorie

Parmi les 100 personnalités les plus influentes du Times, cinq s’intéressent à l’alimentation.

Schizophrénie morale ou « carnisme », Melanie Joy, un prof de psychologie, parle de notre rapport ambigu aux animaux sans tomber dans les clichés.

Un nombre croissant de mauvaises herbes résistent au Roundup. Oups.

Il existe 600 étiquettes de certification écolo différentes, c’est le bordel, l’État doit légiférer…

Un charmant guide de légumes d’accompagnement (et plus si affinités)

Jérôme Ferrer nous propose un troisième tome à sa série « Les secrets ». Après les sauces et les desserts, c’est au tour des légumes de nous être révélés. Un format pratique, une mise en page séduisante, un calendrier des saisons, des conseils judicieux et surtout, plus de 200 recettes bien tentantes, des classiques aux inventions audacieuses: Ail confit, purée de fenouil et topinambours, mousseline de brocoli et bulbe de céleri-rave, brunoise de pommes de terre en persillade. Les recettes semblent toutes assez simples, avec quelques ingrédients seulement et, bonne idée, le temps de préparation et le degré de facilité sont indiqués. Les plats sont présentés comme des accompagnements ; on aura toutefois vite fait de leur donner la première place dans l’assiette. Un petit livre qui s’avère fort inspirant et accessible à tous. Et l’air de rien, Les secrets des légumes figure maintenant parmi mes livres préférés.

Critique du Grand livre de la cuisine végétarienne

Le grand livre de la cuisine végétarienne vient tout juste d’être publié conjointement par l’ITHQ et Les Éditions de l’Homme. Il s’agit d’un des premiers livres de cuisine végé à paraître au Québec. À voir la pile au Renaud-Bray, on s’attend à ce que ce soit un succès. Ce ne serait pas surprenant compte tenu de l’engouement récent autour de la question, après le véganisme de Georges Laraque et l’arrivée des lundis sans viande. Le grand livre de la cuisine végétarienne est-il la bible qu’on attendait en français?

Deux profs de l’ITHQ signent cet ouvrage, Igor Brotto et Olivier Guiriec. En quatrième de couverture, on présente Le grand livre comme « le livre de référence tant attendu par les végétariens assidus ou à temps partiel et tous ceux qui cherchent à varier leur alimentation. » Les auteurs ne sont pas végétariens mais sont conscients que notre alimentation doit se transformer, tant pour notre santé que pour l’environnement. Dans La Presse, Brotto disait : «En tant que chefs et formateurs, nous avons la responsabilité de trouver une philosophie responsable de tous les points de vue, tant éthiquement qu’écologiquement, afin de ne pas nourrir nos clients de n’importe quelle façon.».

Une campagne publicitaire sur les conditions d’élevage des poulets du Québec

Les Éleveurs de poulets du Québec lancent ces jours-ci une campagne télévisée sur les conditions d’élevage des volailles au Québec. Pour citer Infopresse, « signés Bien élevé, comme les précédents , les messages soulignent les bonnes conditions d’élevage des poulets du Québec en s’attaquant directement à certains mythes sur le sujet. » Dans un des messages, un poulet se réjouit d’avoir un toit, du grain, de l’espace et de la chaleur et n’espère rien de plus. Dans l’autre, il dit qu’il n’est pas tanné de manger du grain.

Sur le site des Éleveurs, bien peu d’information vient compléter la campagne télé. « En moyenne » il y aurait 10 poulets par mètre carré et les poulaillers seraient désinfectés avant chaque arrivage de nouveaux oiseaux. C’est tout.