M.-C. Lortie chez les veggies

Marie-Claude Lortie, journaliste à La Presse, a passé le dernier mois loin du fromage et du jambon et a tenté le véganisme. Son bilan est des plus riches et lucides : «on peut très bien manger un repas végétalien complet et trouver ça bon», même si «la culture végétarienne et végétalienne est bâtie sur des fondations gastronomiques (…) totalement bancales en Amérique du Nord».  C’est vrai, comme elle le souligne, que manger végé n’est pas synonyme de manger santé et que le végétalisme est rempli de faux et d’aliments hautement transformés. Et qu’entre une fausse saucisse de tofu et un poulet bio élevé par le voisin, on est tenté de penser que le second choix est le meilleur.

Ses conclusions rappellent la règle très simple décrite par Michael Pollan dans In defense of Food : Eat food. Not too much. Mostly plants. Et de vrais aliments, ce sont des aliments dont on comprend la liste des ingrédients et que notre grand-mère aurait pu reconnaître. Il n’y a pas de diète miracle qu’on peut suivre les yeux fermés, il faut penser avant d’ouvrir la bouche. L’expérience de Marie-Claude Lortie nous fait aussi réaliser à quel point les bons restaurants végérariens/végétaliens se font rares à Montréal. Je suis d’accord avec elle pour dire que la meilleure chef est de loin Binky Holleran de chez Fushia. Mais après, on peut trouver d’excellents végéburgers, falafels et chilis, mais rien qui se rapproche du Candle 79 de New York, de Fressen à Toronto ou de Millenium à San Francisco – de vrais restos avec plein d’étoiles et une vraie carte de vins. Et à voir la queue à chaque soir aux Vivres, on peut facilement constater que la demande est là.