Pourquoi préserver la biodiversité ?

Entrevue avec Emmanuelle Grundmann

La population augmente, les forêts sont détruites, des espèces disparaissent, l’érosion de la diversité génétique s’accélère.

Pour la primatologue française Emmanuelle Grundmann en entrevue dans Le Devoir ce matin, l’homme pourrait à son tour disparaître d’ici 2100 s’il ne remet pas profondément en question sa suprématie au centre de la nature. L’annonce est provocatrice, mais a le mérite de nous rappeler l’urgence d’agir. L’auteure remarque que « l’érosion de la biodiversité est perceptible dans les campagnes, loin des villes, dans les pays du tiers monde, loin de nous, ou dans les océans, en dessous du niveau de la mer » alors que l’homme continue de se sentir au-dessus de la nature et perd le sens de la complexité de l’écosystème dont il dépend pour survivre. Pour nos sociétés en rupture avec la nature, les atteintes à la biodiversité sont effectivement présentées comme des anecdotes et rien ne nous pousse à aller plus loin.

J’ai beaucoup réfléchi ses derniers temps au pourquoi et surtout au comment de la nécessité de préserver la biodiversité et j’ai trouvé une piste de réponse chez Emmanuelle Grundmann. On ne préserve pas la biodiversité pour la nature, on la préserve pour sa propre survie :

Il ne faut pas demander aux humains d’être en empathie avec les animaux; on doit plutôt prendre conscience de l’interrelation vitale qui existe entre les organismes vivants sur la planète. Ces liens et cette diversité sont un gage de force et de résistance. À long terme, la diversité génétique des espèces et de leurs milieux est cruciale pour la survie de tous.

Demain, seuls au monde
Emmanuelle Grundmann
Calmann-Levy, 34,95$