Un panier végan qui tient dans un sac Cocotte.
Depuis presque un an, mon ami Alex suit les lundis sans viande. Bien qu’il soit touché par l’éthique animale, c’est surtout pour une question d’efficience qu’il a décidé de réduire sa consommation de viande. « L’argument économique en faveur du végétarisme est celui qui me touche le plus. Hubert Reeves le brandit régulièrement: si tous les habitants de la Terre suivaient la diète occidentale, y en a une méchante gang de plus qui mourraient de faim. » Récemment, Alex me disait qu’il avait décidé de ne plus manger de viande à la maison. « Ça solidifie la position la viande comme un événement spécial et ça permet de ne pas être le végétarien fatiguant dans les soupers d’amis ».
La position d’Alex est très proche de celle de Mark Bittman du New York Times dont j’ai parlé ici, dans un billet sur les flexitariens. Bittman a d’abord modifié ses habitudes alimentaires pour des raisons environnementales; c’est d’ailleurs une des principales idées qu’il défend dans son best seller Food Matters et qu’il expose dans la conférence qu’il a présentée à TED. Son véganisme à temps partiel a aussi été bénéfique pour sa santé. Il a perdu 35 livres, son taux de cholestérol a diminué de façon importante et surtout, il se sent en meilleure forme. Il ne s’empêche pas pour autant de mordre dans une entrecôte à l’occasion.
L’affaire est dans le sac
Lorsqu’il m’a dit qu’il était prêt à essayer d’être végéta(?)ien à la maison, j’ai proposé à Alex qu’on fasse l’épicerie ensemble chez Segal, le paradis du grano fauché et des caissières branchées. J’en ai souvent parlé, Segal est cette petite épicerie portugaise à l’angle St-Laurent et Duluth où tous les produits bio et végé sont proposés à une fraction des prix qu’on peut trouver dans les boutiques spécialisées. On avait quelques contraintes. Alex habite seul. Il cuisine, mais pas trop. Il cherche à faire le moins de vaisselle possible (il n’a que deux assiettes et autant de verres pour éviter les montagnes de plats souillés) et son frigo a tendance à avoir l’air d’un composteur. Autre difficulté, fallait que tout ça rentre dans son sac Cocotte. On a aussi mis de côté tout ce qui est frais. Il a une fruiterie à côté de chez lui, il pourra facilement compléter son épicerie au jour le jour de fruits et légumes de saison et surtout, en fonction de ses besoins.
Premier achat : des soupes bio en tetrapak Pacific. Je les adore, particulièrement celle à la courge musquée qui est aussi bonne froide que chaude. On a aussi acheté des craquelins Lavash et du baba ganoush. On a là quelques lunchs ou snacks de fin de soirée.
Côté protéines, on a acheté de petits burgers de tempeh (au rayon des surgelés). Alex n’aura qu’à les laisser mariner dans un peu de tamari avant de les faire revenir dans une poêle avec un oignon et quelques légumes. On a aussi acheté du tofu biologique et de la levure alimentaire. Comme le tempeh, tofu peut remplacer la viande un peu partout. Je suis également une grande fan des steaks de tofu à la levure. On enlève l’eau du tofu (en l’écrasant entre deux assiettes par exemple), puis on coupe en petit triangles qui vont mariner dans le tamari. On enduit ensuite les steaks de levure alimentaire avant de les faire revenir dans l’huile quelques minutes de chaque côté. Ça se mange froid ou chaud. Riche en vitamines B, la levure pourra aussi être utilisée un peu partout où on mettrait du fromage. Sur les salades, les pâtes et même sur le popcorn.
Pour remplacer les classiques pâtes, on a acheté des sobas. Alex pourra les cuire avec du chou frisé et les servir froides ou chaudes, avec une vinaigrette et quelques graines de sésame. On a également trouvé des légumes bio surgelés. Toujours pratique pour un sauté express. Il nous restait finalement un peu de place pour du café et des collations de compote de pommes, parfaites pour remplacer les oeufs dans plusieurs recettes et aussi délicieuses au petit déjeuner avec une barre tendre. La note finale : à peine 40$ pour un fond de garde-mangé bien garni.
La prochaine fois, il faut absolument penser aux légumineuses et aux grains entiers comme le lin. On pourrait aussi acheter du vinaigre de cidre de pommes, de l’huile de pépin de raisin et des noix. Alex devrait aussi s’acheter un bon livre de recettes végétaliennes comme Get it Ripe de Jae Steele ou le classique Veganomicon. Mais en attendant, on veut un bilan des premiers jours sans viande à la maison !