Le festin d’Élise

Bilan de mon premier réveillon végétalien

Encore un post sur les fêtes végétaliennes, mais celui-là bien personnel : j’ai préparé hier mon premier réveillon végan pour 8 personnes – mes parents, tantes et oncles. Les contraintes étaient nombreuses. Pas trop épicé (exit les plats indiens), pas trop bizarre, ça doit ressembler à quelque chose qu’on connaît (exit les gâteaux de quinoa et la sauce mangue/noix de coco). Fallait pouvoir préparer d’avance et réchauffer, idéalement avoir des restes (je travaille cette semaine, j’aurai des lunchs à préparer). Fallait aussi que ça fasse un peu impressionnant, gesticulatoire (!).  J’ai aussi essayé d’être autant que possible bio, locale et équitable sans devenir folle avec ça.

Qu’est-ce qu’on a mangé ?

En amuse-bouche, des cuillères apéritives de céleri rémoulade (du céleri-rave rapé, de la veganaise achetée, des câpres et des cornichons dans des cuillères chinoises) et des châtaignes grillées.

En entrée, une terrine de légumes grillés et un pesto de roquette-amandes. C’est une recette de Millenium photographiée, traduite et décrite ici. Tout simple, on fait griller les légumes au four après les avoir trempé dans du vinaigre balsamique (ça en prend une tasse, j’en ai trouvé du pas mal à 4$ pour 250 ml!). On place ensuite ça dans un plat, on ajoute une tasse d’eau chaude dans laquelle on a dissout de l’agar agar (un gélifiant produit à base d’algues). On met au four et ensuite au frigo tout une nuit. On arrête de respirer au moment de démouler… mais ça marche ! Le pesto de roquette et amandes est pas mal du tout; on voit que n’importe quel mélange de feuilles et de noix passé au robot, c’est bon. Et c’était servi avec une fougasse de Martin.

En entremet, pour réchauffer tout le monde après l’entrée froide, j’ai servi une petite portion de crème de panais à l’érable.

Le plat principal était aussi 100% Millenium. Des champignons sauvages en papillotes avec du risotto d’orge grillé avec une réduction de cabernet et de betterave accompagnés de coeurs de céleri braisés. Mis ensemble, ça prend une éternité à préparer mais tout ça est bien facile à réaliser. En gros, on fait une papillote de champignons par personne, on prépare une grande marmite de risotto d’orge (plus goûteux et nutritif que le riz – même Ricardo en fait!) à laquelle on ajoute une bonne quantité de crème de cachous à la fin (ça remplace le fromage). La réduction de vin rouge aux betteraves vient mettre de la couleur là-dedans. Économiser sur la viande, ça donne un bon prétexte pour se lâcher sur les champignons et découvrir plein de nouvelles saveurs. La Mycoboutique sur Rachel près de St-Laurent est l’endroit parfait pour découvrir des alternatives aux petits champignons blancs du IGA. Sur place, on trouve un vaste choix de champignons frais et séchés et surtout, plein de conseils d’employés vraiment passionnés. Finalement, j’ai été assez surprise de voir le succès des cœurs de céleri braisés – le céleri, c’est quand même un légume mal aimé qui a tendance à ramollir dans le fond du frigo quand on a pas de bloody caesar à préparer et ici, il goûtait le truc cher et compliqué (peut-être beaucoup à cause des poireaux discrètement ajoutés). On peut avoir un aperçu de la recette sur Google Books.

Le dessert, lui, était un peu plus Élise. Les amis qui sont venus souper à la maison dans la dernière année ont été nombreux à tester mes pots de crème au chocolat. Cette semaine, c’était ce qui doit être la version 8 des Petits pots de crème chocolat-chipotle qui a été servie. À la base, j’ai été inspirée par les célèbres pots de Patrice Demers chez Pop/Laloux dont la recette est ici.

Dans le fond du pot, je place une crème au chocolat-lait de coco. J’ai trouvé la recette parfaite ici. J’utilise le chocolat Camino et je remplace simplement le raz el hanout par du chipotle en poudre. On met au frigo (ou dehors comme je l’ai fait). On laisse prendre. Ensuite, j’ai ajouté un étage de crumble au cacao. Là, c’est la recette de Demers où le beurre est remplacé par de la margarine végan (j’aime bien Earth Balance). Au-dessus, une crème de cachous à l’érable. Toujours aussi simple, on fait tremper des cachous pendant quelques heures. On met ça au robot avec de l’eau jusqu’à consistance voulue. On ajoute du sirop d’érable et un peu de vanille. On remet les pots au frais. Finalement, sur le dessus, j’ai fait griller de la noix de coco (on la met dans une poêle non huilée) que j’ai mélangée avec des pistaches.

Bilan : ça ne m’a pas coûté une fortune, j’ai découvert de nouvelles combinaisons. Par exemple, je compte bien réutiliser le mix risotto/réduction de vin rouge. Et puis, surtout, tout le monde a adoré. Après deux jours de dinde pour certains, un repas végétarien constituait un véritable salut. Pour d’autres, c’était la découverte que la cuisine végétarienne, c’est autre chose que de la salade et de la luzerne. Pour moi, c’était la confirmation qu’il est possible de combiner le plaisir de cuisiner, celui de partager un bon repas avec la nécessité de respecter l’environnement. Voilà qui aborde bien la nouvelle décennie.